La RÉCONCILIATION doit être précédée PAR la VÉRITÉ.

Par : Rob Whelan, chef des communications et de l’engagement de l’ACMS


Chaque année, à la fin de septembre, les Canadiens font une courte pause dans leur horaire chargé pour reconnaître les peuples autochtones lors de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Cette reconnaissance est importante et nécessaire, mais examinons pourquoi nous le faisons et comment la projeter sous forme de réconciliation significative.

En juillet dernier, j’ai eu l’occasion de participer à la séance de formation sur la sécurité culturelle autochtone organisée par I.SPARC (Indigenous Sport, Physical Activity & Recreation Council). Grâce au langage commun du sport, notre groupe de 25 participants issus de divers domaines du leadership sportif a entamé un parcours d’apprentissage et de désapprentissage, qui nous a finalement fourni des outils pour agir au sein de nos organisations respectives. La vision de l’ACMS est en partie d’être le chef de file mondial de la formation des moniteurs de snowboard ce qui est synonyme d’une industrie des sports de neige diversifiée et accessible. Dans cette optique, voici un bref résumé de certains des points à retenir de l’atelier.

Le programme était divisé en deux thèmes distincts : la vérité le premier jour et la réconciliation le deuxième jour. Nous avons appris que la réconciliation pour le traumatisme causé par la colonisation, les pensionnats et la violence racialisée, notamment, ne peut avoir lieu tant que nous ne comprendrons pas les vérités historiques ainsi que les vérités récentes et toujours présentes.

Changer les attitudes grâce aux expériences mutuelles

En enseignement du snowboard, nous mettons beaucoup l’accent sur le « pourquoi ». La connaissance intrinsèque des raisons pour lesquelles nous enseignons certaines techniques et certains mouvements à nos élèves constitue le fondement de la compréhension et, au bout du compte, de la performance. Donc, pour vraiment nous réconcilier avec nos erreurs historiques auprès des peuples autochtones, le fondement du pourquoi réside dans la vérité.

Un thème commun à tous les enseignements de l’atelier était centré sur un chemin vers l’unité. Pour progresser vers la réconciliation, les Autochtones accueillent favorablement l’idée de marcher ensemble. L’une des parties ne peut pas dire à l’autre de changer d’attitude, mais les attitudes changent grâce à l’expérience partagée. Autrement dit, la recherche indépendante est une excellente chose, mais les fruits de ce travail prennent vie lorsqu’il est partagé.

Principales vérités

Le travail commence par la connaissance de ce qui s’est passé. Ce n’est évidemment pas une liste exhaustive, là n’est pas la question. Nous sommes tous engagés dans notre propre parcours d’apprentissage et de désapprentissage, alors passons en revue quelques vérités ensemble! Mais d’abord, regardez cette courte vidéo qui présente les vérités avec légèreté :

  • Le colonialisme est le processus par lequel un peuple étranger prend le contrôle d’un territoire, pas seulement un événement historique. Mais pour de nombreux peuples autochtones, c’est un système permanent de pouvoir qui continue d’influer sur les droits, les terres et la culture.
  • Exercice des couvertures de Kairos : Il ne s’agit pas d’une « vérité », mais d’un exercice puissant qui enseigne l’incidence de la colonisation, l’histoire du Canada que nous apprenons rarement. D’une manière effrayante, il démontre vraiment les effets de l’introduction des maladies, du vol des terres et la façon dont la colonisation a déchiré les communautés et les familles.
  • Pensionnats (de 1920 à 1996) : le retrait forcé d’enfants des Premières Nations de leur famille dans le but de les assimiler à la société canadienne blanche.
  • Rafle des années soixante : le fait que des enfants ont été « raflés » de leur foyer dans les années 1960 afin d’être placés dans des familles blanches et adoptés par ces dernières.
  • La Loi sur les Indiens : une politique visant à assimiler les personnes des Premières Nations à la société canadienne dominante, donnant au gouvernement le pouvoir de réglementer et de contrôler le statut d’Indien, les bandes et les réserves. La Loi a eu des répercussions dévastatrices à l’époque et elles existent encore à certains niveaux aujourd’hui.
  • Traumatisme intergénérationnel : le résultat d’une grande partie de ce qui précède, transmis d’une génération à l’autre.
  • Femmes, filles et personnes bispirituelles autochtones disparues et assassinées (MMIWG2S)
  • Mascottes sportives : La (mauvaise) représentation bidimensionnelle des Autochtones.

Privilège

Les gens qui ont des privilèges ont le pouvoir d’être des éléments perturbateurs, d’être les leaders du changement. La race, le genre, le statut socioéconomique, l’orientation sexuelle et la religion sont des indicateurs clés du privilège, selon vos réponses. Il ne s’agit pas de faire de la politique, mais simplement de sensibiliser les gens à leur propre capacité de rectifier des problèmes systémiques. La clé est de ne pas avoir honte de votre pouvoir que vous n’avez pas choisi, mais de l’utiliser à bon escient.

Ce n’est pas vrai dans tous les cas, mais bon nombre d’entre nous au sein de la communauté du snowboard possèdent un privilège qui peut favoriser le changement. La prochaine section portant sur la réconciliation vous fournira des pistes sur la façon d’utiliser ce privilège et cette éducation pour faire avancer les choses positivement.

Réconciliation

Maintenant que nous avons exploré et compris certaines vérités, nous pouvons amorcer le parcours vers la réconciliation.

Action pour la réconciliation

Reconnaissance territoriale : Ce n’est pas une nouvelle ! Mais le fait de trouver une façon de l’intégrer dans vos présentations en tant que moniteurs de snowboard sera très éloquent. Faites preuve de créativité et de sincérité dans ces énoncés, en évitant de régurgiter un script.

  • Comment : consultez le site https://native-land.ca/ (en anglais) pour trouver le territoire autochtone sur lequel vous avez la chance de jouer!
  • Exemple : Ma montagne de maison est située sur le territoire des Algonquins. En fait, on y trouve une piste appelée « Algonquin »! Faire une descente d’échauffement sur cette piste avec les élèves dans le cadre d’une leçon serait un excellent moyen d’intégrer la reconnaissance territoriale et de le faire de façon significative et appropriée.

Créer des occasions d’intégrer l’industrie du snowboard pour les Autochtones : Il y a un manque historique et actuel d’accès au snowboard pour les Autochtones.

  • L’ACMS a appuyé la participation des Autochtones aux stages de certification et continuera de le faire dans la mesure du possible. Nous avons déjà prévu des bourses pour la saison 2025-2026.

Soutenir les initiatives autochtones : Voici quelques recommandations : Indigenous Women Outdoors, WiSH – World Indigenous Sports and Health Society, l’équipe autochtone de sports de neige Skwelk̓wélt, etc. Restez à l’affût, les détails de ce que l’ACMS prévoit de faire pour soutenir des groupes comme ceux-ci seront partagés dans un prochain billet de blogue.

Les connaissances doivent être présentées et partagées avec le cœur, cela ne peut pas venir d’un sentiment d’obligation : Aller au-delà du protocole est crucial pour que cela ait un impact.

Poursuivre votre parcours d’apprentissage en écoutant des balados autochtones, en lisant les œuvres d’auteurs autochtones, en suivant des artistes autochtones sur Instagram et en soutenant leurs missions, etc.

Consulter les 94 appels à l’action publiés par la Commission de vérité et réconciliation du Canada comme moyen de remédier aux séquelles laissées par les pensionnats et de faire progresser le processus de réconciliation canadienne. En ce qui nous concerne, les appels 87 à 91 s’appliquent directement au sport.

Conclusion

Nous sommes tous engagés dans des parcours uniques. Par conséquent, l’expérience décrite dans ce billet de blogue ne constitue pas une formation complète sur le sujet. Ce sont mes réflexions personnelles et vous continuerez de voir les efforts de réconciliation de l’ACMS par l’intermédiaire de nos divers moyens de communication.

L’atelier s’est terminé sur ces mots inspirants :

« Les gestes posés envers les Premières Nations se répercutent positivement sur l’ensemble de la communauté. »

Autrement dit, nous serons tous gagnants si nous agissons dans l’intérêt des Autochtones. Améliorez votre connaissance des vérités, partagez vos expériences avec d’autres personnes et engagez-vous dans la réconciliation à tous les niveaux possibles. Utilisez votre privilège pour devenir un élément perturbateur du système.

ROB WHELAN
Chef des communications et de l’engagement
Évaluat
eur de l’ACMS