À titre de moniteurs, et en particulier de moniteurs s’entraînant en vue des stages de certification, nous passons la plupart de notre temps sur une planche à neige à effectuer des virages et à essayer de perfectionner ces derniers. Gauche, droite, gauche, droite et on recommence… Nous devenons assez bons, mais combien de temps avez-vous consacré à vous demander COMMENT nous passons d’un virage à l’autre?

Depuis quelques années, l’idée circule qu’une prise de carre HÂTIVE et IMPORTANTE est nécessaire, mais si vous observez les bons planchistes, vous constaterez qu’ils se concentrent davantage sur le recentrage pendant la transition entre les virages, puis se déplacent vers la nouvelle carre de manière contrôlée.

Comprenez-moi bien, il est définitivement essentiel d’établir une plateforme solide à l’amorce de l’arc en effectuant une mise à carre de la planche, mais si vous vous déplacez trop vite et trop loin à l’intérieur du nouveau virage, votre centre de masse (CM) et votre base de support (BS) se déplaceront rapidement dans différentes directions. Cela n’est clairement pas très stable et limite vos options pour ce virage. Votre seul espoir à ce moment demeure que votre planche morde et vous rattrape au bas de l’arc; pas la manière la plus gracieuse ou efficace de surfer.

Au lieu de projeter votre corps en travers de la planche en espérant que tout se passe au mieux, essayez plutôt de trouver une position centrée au moment de la transition entre les virages, où votre CM se trouve directement au-dessus de votre BS, permettant ainsi à votre planche d’être à plat sur la neige. Cela peut ne durer qu’un très bref moment si la manœuvre est bien exécutée, mais vous serez dans une bien meilleure position par la suite pour ajuster les éléments (plus ou moins de prise de carre, plus ou moins de pivotement, plus ou moins de flexion ou extension) permettant d’obtenir le résultat désiré. 

Afin de vous aider à visualiser le tout, imaginez que vous surfez du centre d’un arc au centre de l’arc suivant (de neuf heures à trois heures, et vice versa, en utilisant l’analogie de l’horloge), plutôt que de l’amorce d’un arc à la fin de ce dernier (de midi à six heures), ce que nous illustrons souvent dans nos diagrammes sur la neige. Puisque votre impulsion vous amène d’une ligne de pente à l’autre, il est beaucoup plus logique que votre CM suive votre BS au moment de la transition vers le centre de l’arc suivant plutôt que de plonger vers le bas de la pente à la fin de l’arc.

Le fait de permettre à votre CM de suivre votre BS vers le sommet de l’arc à la ligne de pente vous aidera également à créer une bonne accumulation (flexion de la planche) à la ligne de pente pouvant être utilisée pour vous faire dévier vers le sommet de l’arc suivant. Si, par contre, vous plongez vers la fin de l’arc avec votre CM, toute l’accumulation s’effectuera à la fin de l’arc et il deviendra difficile de canaliser cette énergie dans le prochain virage.

Alors la prochaine fois que vous serez sur les pentes, concentrez-vous sur le maillon essentiel entre les virages… donnez-vous des options grâce aux mouvements que vous effectuez d’un virage à l’autre!


Simon Holden
Ontario TEC Representative
CASI Level 4 Instructor / CSIA Level 4 Ski Instructor