Je fais du snowboard depuis 23 ans et j’ai toujours été connu comme « le snowboarder » dans ma communauté. Au début, je pensais que c’était un bon nom à avoir. J’avais l’impression de faire quelque chose de spécial, quelque chose que peu d’autres jeunes autochtones faisaient. Je me sentais aussi comme un étranger, comme si je faisais quelque chose que les Autochtones ne devaient pas faire, comme si ça n’était pas une place qui nous revenait. J’ai reçu des critiques au sein de ma communauté et à l’extérieur de ma communauté, « plus sama7 (personne blanche) que natif », « tu ne deviendras jamais un guide de splitboard, ce n’est pas une place pour toi », ne sont que quelques-uns des commentaires qui venaient à moi. Les choses devaient changer.

Avec la création de l’équipe de snowboard des Premières Nations (FNST), les choses ont alors commencé à changer. Tout d’un coup, nous étions 15 à descendre les pistes de Whistler Blackcomb. Nous avions l’impression de faire partie de quelque chose de grand et c’était bel et bien le cas. Un partenariat entre l’ACMS, Whistler Blackcomb et la FNST a engendré ce changement. Nous avons commencé à voir apparaître des moniteurs et des athlètes autochtones. C’étaient des moments formidables, mais ils n’ont pas duré. À mesure que je progressais dans ma technique et ma discipline, mon soutien diminuait… considérablement. J’en suis arrivé au point où je ne pouvais plus payer les frais de mon équipe BC Freestyle et j’ai dû partir. Je me sentais à nouveau seul.

Si on avance rapidement jusqu’à la pandémie, 12 ans plus tard, un changement se produisait à nouveau. Les histoires autochtones se multipliaient, le soutien revenait, mais cette fois, il semble plus fort. Nous prenons désormais en charge plusieurs sports, il n’y a pas que le snowboard. Aujourd’hui, l’Indigenous Life Sport Academy (ILSA) propose des programmes de sports sur neige, de vélo de montagne, de planche à roulettes et d’escalade. Nous avons maintenant des jeunes qui excellent dans de nombreux sports différents. Nous avons des programmes pour les femmes par le biais de Indigenous Women Outdoors, dans le cadre desquels nous créons un espace sûr et informé sur les traumatismes permettant aux femmes autochtones d’exceller dans l’industrie du plein air. Grâce à cela, nous commençons à voir des femmes obtenir une certification pour devenir guides dans une multitude de sports.

Ce sont des opportunités que je n’ai jamais eues en grandissant et j’espère qu’un autre jeune n’aura pas à traverser les épreuves que j’ai vécues. Tant que nous ne pourrons pas gérer un programme complet avec un personnel autochtone complet, le travail ne sera pas terminé.

Par Sandy Ward, moniteur et évaluateur de l’ACMS


Pour soutenir ILSA ou IWO, veuillez visiter :

https://www.lifesportcanada.org
https://www.indigenouswomenoutdoors.ca

Crédits photos :
Photo de groupe IWO : n/a
Veste verte devant le Parlement : Zoya Lynch @zoyalynch
2 clichés équestres : Kieran Brownie @brownie.likethefood
Portrait : Ben Girardi @bengirardi